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En Jordanie sur les traces de Lawrence d’Arabie

Bivouac sous une tente bédouine.
Bivouac sous une tente bédouine.

En Jordanie sur les traces

de Lawrence d’Arabie

 

Lawrence d'Arabie !
Lawrence d’Arabie !

La Jordanie d’Aqaba aux châteaux des croisés, en passant par le grandiose et incontournable désert du Wadi Rum sont des invitations à aller sur les traces de Lawrence d’Arabie.

Ce pays qui ne s’appelait pas encore la Jordanie fut le principal théâtre des exploits de celui qui deviendra Lawrence d’Arabie. Un homme à la fois excentrique et visionnaire, souvent surnommé le dernier des grands conquérants, était un homme singulier qui voulut façonner l’histoire selon son rêve.

Lawrence d'Arabie, film de 1962
Lawrence d’Arabie, film de 1962

« Tous les hommes rêvent, mais pas de la même façon. Ceux qui rêvent de nuit, dans les replis poussiéreux de leur esprit, s’éveillent le jour et découvrent que leur rêve n’était que vanité. Mais ceux qui rêvent de jour sont dangereux, car ils sont susceptibles, les yeux ouverts, de mettre en œuvre leur rêve afin de pouvoir le réaliser. C’est ce que je fis. » T.E. Lawrence.

Le film de David Lean aux 7 oscars « Lawrence d’Arabie » sorti sur les écrans en 1962 a immortalisé les aventures de Thomas Edward Lawrence plus connu sous le surnom de Lawrence d’Arabie. Ce film décrit sa vie et montre plus particulièrement son implication dans l’unification et la libération des différents peuples Arabes face à l’Empire Ottoman durant la Première Guerre mondiale. En effet, officier de liaison britannique au Moyen-Orient durant la grande révolte arabe de 1916-1918, il va prendre fait et cause pour les Arabes face aux Turcs. Par ses exploits diplomatiques et militaires, « El-Awrens » devint une légende ! Il reste de lui un chef d’œuvre littéraire, « Les sept piliers de la sagesse », dans lequel l’auteur raconte ses aventures épiques ponctuées de nombreuses considérations poétiques et philosophiques.

 

Que cache ce mystérieux personnage ? Quel rôle a-t-il joué au Moyen-Orient ? Quelle était la vraie vie de Lawrence d’Arabie ?

Jeunesse :
Thomas Edward Lawrence est né à Tremadog dans le nord du pays de Galles le 16 août 1888. Son père, dont le vrai nom était Chapman, a quitté l’Irlande, sa femme, ses quatre filles et une bonne partie de sa fortune pour aller vivre avec sa gouvernante Sarah Junner. Mme Chapman refusant de divorcer, ils prennent le nom de Lawrence. Cinq garçons naitront de ce couple « illégitime », Thomas Edward est le second. Ils devront souvent déménager pour préserver leur secret familial, à Dinard en France, à Oxford… car tout le monde autour d’eux, enfants y compris, ignore l’illégitimité de leur relation. Thomas Edward est très doué, il passe brillamment tous ses examens. En octobre 1907, il obtient une bourse pour le Jesus College d’Oxford. Il y fait sa thèse sur « L’influence des Croisades sur l’Architecture militaire européenne du Xe au XIIe siècle » qui va le mener pour ses recherches à se rendre pour la première fois au Moyen-Orient. Lawrence qui aime beaucoup se mêler à la population locale va tirer une excellente connaissance de la langue arabe et une grande sympathie pour ce peuple. C’est le début de son épopée…

Archéologue :
Pendant quatre années, au Moyen-Orient, il va faire des fouilles archéologiques. Il en profite pour parcourir cette région sans relâche. Il va à la découverte de ses sites fameux comme les châteaux forts de Shobak ou Kerak dont il connait tous les secrets. Il arpente ses paysages grandioses à Dana ou dans le Wadi Rum (« vaste, retentissant, divin » selon ses propres mots). Il visite ces sites magnifiques comme Pétra où il va connaitre l’émerveillement de cette ancienne cité Nabatéenne devenu une des merveilles du Monde…

Pétra, Deir.
Pétra, Deir.

« A moins que tu n’y viennes, tu ne sauras jamais à quoi ressemble Pétra. Sache seulement que tant que tu ne l’auras pas vu, tu n’auras pas la plus petite idée de la beauté que peut revêtir un lieu. » T.E. Lawrence, Correspondance.

Soldat :
Quand la Première Guerre mondiale éclate, il est affecté, comme sous-lieutenant au Caire au Service des Renseignements militaires. Il fait partie des Arabophiles qui pensent que le meilleur moyen de battre la Turquie est de soutenir la révolte des Arabes en leur promettant par la suite l’indépendance. En octobre 1916, Lawrence rejoint « l’Arab Bureau » en tant qu’officier de liaison. Sa mission consiste à combattre sous le commandement de Hussein ibn Ali chérif de la Mecque et de réunir les tribus pour bouter les troupes de l’Empire ottoman hors du Moyen-Orient. De cette mission va naitre une amitié avec l’émir Fayçal, le troisième fils d’Hussein. Mais sa tâche exacte est difficile à définir, il est à la fois espion, diplomate, stratège, chef de bande et instructeur militaire…

T.E. Lawrence et El-Awrens !
T.E. Lawrence et El-Awrens !

Avec les tribus Arabes, il mène de nombreuses attaques contre les Turcs. Il effectue des raids sur les lieux stratégiques comme la ligne de chemin de fer du Hedjaz qui reliait Damas à Médine ; on peut encore voir des trains emprunter cette ligne qu’il dynamita jadis ! Mais son plus grand fait de guerre est la prise du port d’Aqaba avec une petite troupe de cavaliers Arabes. Un exploit qui va changer les données stratégiques et amener à la libération de ce qui constitue l’actuelle Jordanie, l’Arabie saoudite, l’Irak et la Syrie.

Les drames personnels et les succès militaires vont se succéder. Il est d’abord capturé par les turcs et torturé/violé à Deraa avant de pouvoir s’échapper. Par la suite, il va être parmi les premiers à rentrer dans Jérusalem libérée, puis va faire une entrée triomphale à Damas aux côtés de Fayçal le 30 septembre 1918.

Diplomate :
Rentré en Angleterre, il va dépenser toute son énergie pour la cause des Arabes. Mais le Moyen-Orient va rester sous contrôle des Français et des Anglais qui ont conclu un accord secret pour son partage : aux premiers le Liban et la Syrie, aux seconds la Mésopotamie (Irak) et la Palestine. Ils trahissent ainsi la promesse faite au chérif Hussein. C’est ce que Lawrence appellera son « rêve fracassé » ! Même si après l’arrivée de Churchill au Colonial Office, Fayçal devient, sous contrôle de la Grande-Bretagne, roi d’Irak et son frère Abdallah (la dynastie hachémite) reçoit le trône d’un nouvel état, la Transjordanie (la Jordanie actuelle).

Les sept piliers de la Sagesse dans le Wadi Rum!
Les sept piliers de la Sagesse dans le Wadi Rum!

Écrivain :
Cependant, les ambitions de Lawrence étaient aussi littéraires. En 1919, il reçoit une petite pension qui va lui permettre d’écrire un livre sur la révolte arabe. Il va d’abord perdre le manuscrit de la première version de ce qui sera les « Sept Piliers de la Sagesse » dans une gare ! Il brûle la seconde au chalumeau, avant de faire imprimer en huit exemplaires la troisième à partir de laquelle il élabore la quatrième et dernière version, achevée en décembre 1925. « Les Sept Piliers de la Sagesse » finirent par être édités en novembre 1926, ce sera un grand succès d’édition. Il dédicacera son livre à un jeune Bédouin Dahoum, mort prématurément en 1918. Dans ce livre, il dépeint notamment son attachement profond et quasi mystique au Wadi Rum (« Rumm le magnifique » comme il disait) où des falaises ont été baptisées du nom de son livre « Les Sept Piliers de la Sagesse ».

Les sept piliers de la sagesse, TE Lawrence.
Les sept piliers de la sagesse, TE Lawrence.


Célébrité :
Un journaliste américain du nom de Lowell Thomas avait eu l’occasion de suivre, d’interviewer et de photographier Lawrence durant sa période guerrière. Son reportage « With Allenby in Palestine and Lawrence in Arabia », obtient un grand succès populaire. A la suite de quoi, Lawrence va faire une tournée de conférences aux États-Unis et en Angleterre ce qui le fait connaître du grand public. Mais rapidement il se met à haïr cette soudaine célébrité, sauf quand elle lui permet de rencontrer des gens qu’il admire comme W. Churchill ou G.B. Shaw.

Changement identités !
Au mois d’août 1922, brisé par le sentiment de l’échec, il abandonne toute fonction officielle et en dépit de sa notoriété, il faillit sombrer dans la clochardise. Il préfère, pour des raisons qu’il ne s’explique pas entièrement lui-même, s’engager sous un faux nom comme simple soldat dans la Royal Air Force !? Mais très vite il va être démasqué par les journaux et devant le scandale il doit quitter la R.A.F. En mars 1923, il rentre dans le Royal Tank Corps, sous le nom de Thomas Edward (T.E.) Shaw. Cette identité deviendra légalement la sienne en 1927. Grâce à des amis influents, il réintègre la R.A.F. en août 1925.

Thomas Edward Lawrence à moto.
Thomas Edward Lawrence à moto.

Accident :
En février 1935, il est démobilisé. Il n’a pas de projet précis sauf l’aménagement de son chalet de Cloud Hills et peut-être de nouvelles ambitions littéraires ? Sa nouvelle passion pour les motos et leur vitesse va lui être fatale. En effet, le 13 mai 1935, il est victime d’un accident de la route, il évite deux jeunes cyclistes au détour d’une colline et une mystérieuse camionnette noire !? Il meurt six jours plus tard sans avoir repris connaissance à l’âge de 46 ans. Lawrence est enterré au cimetière de Moreton en présence de célébrités politiques et littéraires et de quelques compagnons d’armes. Son ami Winston Churchill ne pourra pas retenir une larme. Il a sa statue à la Cathédrale Saint-Paul de Londres, à côté des autres grands hommes de l’Angleterre.

Méharée sur les traces de "El-Awrens"!
Méharée sur les traces de « El-Awrens »!

Planète Découverte vous entraîne en Jordanie sur les traces de Lawrence d’Arabie dans le somptueux décor naturel du Wadi Rum avec ses escarpements appelés « Les Sept piliers de la Sagesse » et dans bien d’autres endroits sublimes et incontournables…

Pierre

Planète Découverte sur la Route de la Soie
Sur la Route de la Soie !
Sur la Route de la Soie !

Planète Découverte sur la Route de la Soie.

 

Aucun autre voyage au monde n’a autant fait rêver, que la Route de la soie !

Caravane sur la Route de la Soie
Caravane sur la Route de la Soie

Route mythique par excellence, elle doit cette dénomination de « route de la soie » à Ferdinand Von Richthofen, un géographe allemand du XIXe siècle. Elle désigne un réseau ancien de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe qui reliait la ville de Chang’an (actuelle Xi’an) en Chine à la Turquie. Son nom provient de la plus précieuse marchandise qui y transitait : la soie, dont seuls les Chinois connaissaient le secret de fabrication.

Mais la soie ne représentait qu’une faible partie du commerce effectué et cette « route » permit pendant des siècles de nombreux échanges. Les caravanes qui partaient vers l’Orient emportaient de l’or, des pierres et des métaux précieux, des textiles, de l’ivoire et du corail, alors que celes qui allaient en Occident étaient chargées de fourrures, de céramiques, d’épices et d’armes en bronze.

Caravansérail sur la route de la Soie en Iran
Caravansérail sur la route de la Soie en Iran
Ispahan, ancienne Perse
Ispahan, ancienne Perse

Elle servit aussi à l’échange de technologies, comme la fabrication du papier venu de Chine. Par elle transitèrent également des idées philosophiques, religieuses et artistiques, véhiculées par les hommes qui accompagnaient les caravanes. Ainsi, elle amena le nestorianisme, le manichéisme, le bouddhisme et l’islam en Asie centrale et en Chine.
Elle fut donc un formidable instrument d’échange international qui lia entre eux un ensemble de peuples très divers qui vivaient auparavant isolés et qui purent s’ouvrir au monde extérieur grâce à elle.

Historiquement, elle aurait été « reconnue » pour la première fois par le général chinois ZhangQian au IIe siècle av. JC qui avait été chargé par l’Empereur de Chine de faire alliance à l’ouest du désert du Taklamakan avec les nomades contre les Huns. Alexandre le Grand s’était arrêté aux portes de l’Inde bien avant d’atteindre le Turkestan chinois. Les Parthes (Perses), les Sogdiens (Ouzbèks et Iraniens actuels) furent les principaux intermédiaires dans le commerce de la soie entre l’est et l’ouest, achetant le tissu aux marchands chinois qui l’acheminaient à Dunhuang pour la revendre aux Syriens et aux Grecs. Chaque transaction augmentait considérablement le prix du produit qui aboutissait dans l’Empire romain par le biais d’intermédiaires grecs et juifs. Les Romains quant à eux étaient convaincus que les Sères (« peuple de la soie », c’est-à-dire les Chinois) récoltaient la soie sur les arbres !

Pagode de l'Oie sauvage à Xian, fin où début de la Route de la Soie!
Pagode de l’Oie sauvage à Xian, fin où début de la Route de la Soie!

Vers la fin de sa gloire, la Route de la Soie contribua à l’édification du plus grand empire de tous les temps, l’Empire Mongol, qui fut fondé au début au XIIIe siècle par Gengis Khan et qui éclata au XIVe siècle avant d’être partiellement rétabli par Tamerlan sous le nom d’Empire Timouride.

Au XVe siècle, l’essor du commerce maritime supplanta progressivement les voies terrestres. De plus, l’art de la sériciculture avait été maîtrisé par les Perses et, même si la soie ne fut pas produite en Europe avant le XIIe siècle, l’apogée de la Route de la Soie tirait à sa fin.
L’Asie centrale restera longtemps en dehors des préoccupations de l’Orient et de l’Occident jusqu’à l’arrivée des explorateurs russes et anglais au XIXe siècle.

Aujourd’hui, elle reste un voyage fabuleux dans le temps et l’espace que tout voyageur digne de ce nom rêve d’effectuer!

Yourtes de nomades sur la route de la Soie
Yourtes de nomades sur la route de la Soie

 

Planète Découverte, vous entraîne sur la Route de le Soie, en Turquie, en Iran, en Ouzbékistan, au Kirghizistan et en Chine.

 

Bon voyage ! Güle güle ! Oq yo’l ! المةّالس ! ! 路順風 !…

Pierre B

 

 

 

Jordanie !

Petite leçon d’histoire en Jordanie

En Jordanie, les sites anciens sont plus « habités » qu’en France, tout simplement parce qu’ils sont souvent habités au sens propre. La strate des marchés jordaniens actuels est empilée sur les vestiges des marchés mamelouks et byzantins, qui recouvrent eux-mêmes les emplacements des premiers vendeurs grecs de la cité, eux-mêmes installés sur des étals édomites ou plus anciens encore… C’est très touchant cette pérennité des lieux, surtout celle des quartiers qui ont gardé la même fonction.

En Jordanie, l’histoire est toujours au rendez-vous, comme par exemple avec les cités perchées de la Décapole, dominant les paysages les plus historiques qui soient. De Gadara (Umm Qeis), un seul regard plonge au fond d`un canyon vers le lieu de la bataille du Yarmouk en 1967, quand Israël annexait le Golan, juste en face. Un peu plus loin, Saladin combat les croisés sur une rive du lac Tiberiade, et sur l`autre, Jésus multiplie les petits pains et les poissons pour des foules encore incrédules.
Après avoir descendu le rift vers le sud jusqu’au trou de la mer Morte, le Mont Nebo offre une vue extraordinaire sur les paysages bibliques, que l’on observe avec les yeux de Moise découvrant la terre promise avant de mourir. L’évaporation de la mer Morte diffuse une brume mystérieuse, mais on croit dur comme fer que Moise, âgé de 123 ans, distinguait parfaitement Jéricho dans le lointain.

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